Au pays des ombres Read online

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Bien sûr, il n’était pas précisé le nom de la deuxième personne, mais pour Vincent, c’était amplement suffisant. Alexandra était venue déjeuner ici avec Kervalec et, l’après-midi même, elle se suicidait chez eux avec son arme de service.

  Et, à peine un an plus tard, Kervalec se faisait assassiner en venant le voir.

  – Ça vous aide ? demanda le restaurateur.

  Vincent avait une boule dans la gorge, mais il parvint tout de même à articuler une réponse :

  – Vous n’imaginez pas à quel point. S’il vous plaît, conservez précieusement ce registre. N’écrivez rien d’autre dedans, gardez-le en l’état et surtout ne le jetez pas.

  – Pas d’inquiétude : je ne jette jamais rien. Avec le fisc on ne sait jamais de quoi on aura besoin dans l’avenir. Il ne bougera pas d’ici.

  Vincent se tourna à nouveau vers la serveuse.

  – Ils sont partis à quelle heure ?

  – Je ne me souviens pas exactement, mais ça ne devait pas être très tard. Deux heures, deux heures et demie…

  – Ils sont partis ensemble ?

  – Ils ont quitté le restaurant ensemble, oui. Maintenant, savoir s’ils avaient chacun leur voiture… J’avoue que j’ai pas regardé.

  – Merci. Vous voyez autre chose à ajouter ?

  – Rien, je crois que j’ai tout dit. Qu’est-ce qu’ils ont fait ?

  – Désolé, je ne peux pas vous le dire. Mais c’est important. Voici ma carte. Appelez-moi si quelque chose vous revient. Le moindre détail peut être capital.

  – Entendu. Et s’ils reviennent, on vous prévient ?

  – Ils ne reviendront pas.

  Vincent regagna sa voiture et s’installa au volant. D’un certain point de vue, cette expédition était couronnée de succès, mais il ne savait pas encore à quoi lui servirait ce qu’il venait d’apprendre. Il leva les yeux vers la façade de l’auberge, comme pour y trouver une réponse. La nature des rapports existant entre Alexandra et Kervalec lui restait encore inconnue. Étaient-ils amants ? La serveuse n’avait pas eu cette impression, et ils n’avaient pas pris de chambre.

  Mais, s’il s’agissait d’une rupture, le fait qu’ils n’aient pas pris de chambre s’expliquait aisément. La dispute et les larmes également.

  Alexandra avait-elle entretenu une liaison avec cet homme avant de se rendre compte de l’absurdité de cette relation ? Au moment de rompre, cela s’était-il mal passé au point que Kervalec l’ait suivie jusque chez elle pour l’assassiner ?

  Mais non. Alexandra s’était suicidée avec son arme à lui. Il n’y avait pas trace d’effraction. Supposer que Kervalec l’ait tuée revenait à admettre qu’il avait une clef de chez eux et qu’il savait où Vincent rangeait son arme.

  Impossible.

  Sauf si c’était Alexandra qui avait sorti le Glock pour se défendre, et que Kervalec avait retourné la situation à son avantage. Il pouvait très bien l’avoir tuée à bout portant avant de lui mettre l’arme dans la main.

  Quant au fait qu’il ait eu une clef…

  Vincent ne voulait pas croire qu’Alexandra aurait eu la légèreté de confier une clef de leur domicile à un étranger. Mais il avait enquêté sur tellement d’affaires d’adultère pour savoir que la passion l’emportait souvent sur la raison et qu’un acte jugé impossible quelques semaines auparavant, pouvait d’un seul coup devenir naturel, comme celui de donner un double de ses clefs à un quasi inconnu.

  Il démarra. Il devait en apprendre davantage sur Kervalec.

  Chapitre Vingt-Six

  Michel regardait Vincent, l’air incrédule. Après lui avoir fait part de ses dernières trouvailles, celui-ci devait convenir qu’elles ne pèseraient pas lourd à l’aune d’une enquête policière digne de ce nom.

  Avec son air raisonnable, son pantalon de costume au pli impeccable, Michel avait le sérieux de celui à qui on ne la fait pas, contrastant avec l’allure de son ami, dont la tenue négligée s’était dégradée à cause de l’alcool depuis la mort de sa femme.

  – Ok, conclut Michel, ta femme et Kervalec se connaissaient. Et alors ? Elle avait une liaison avec ce type, il l’a plaquée ou bien il a tenté de la faire chanter en menaçant de tout te révéler, et elle s’est suicidée. Cela justifie qu’elle n’ait pas laissé de mot d’explication. Et tu vas enfin pouvoir cesser de culpabiliser et de te reprocher sa mort.

  – Non.

  – Non ? Comment ça, non ?

  – Ça ne colle pas.

  – Qu’est-ce qui ne colle pas ?

  – Alex et ce type. Ça ne colle pas. Je ne la vois pas avec lui, c’est tout.

  Michel soupira.

  – Bon Dieu, tu es flic ! Tu en vois tous les jours des cas improbables, des douairières avec des voyous, des salopes avec des curés, des bonnes sœurs partouzardes… Tu sais que tout est possible.

  – Pas Alex.

  – Ok, pas Alex. Mais dans ce cas, comment tu expliques tout ça ?

  – Pour l’instant, je ne me l’explique pas. Je réunis des éléments, des morceaux du puzzle. Ensuite, je regarderai l’image que ça donne. C’est bien comme ça que tu m’as appris à travailler, non ?

  Michel sourit.

  – Exact ! Et je suis heureux de voir que tu t’en souviens. On finira peut-être par faire de toi un bon enquêteur.

  Il remplit leurs verres, et les deux hommes trinquèrent à cette perspective.

  – Et quelle sera la prochaine étape ?

  – Je dois en savoir plus sur Kervalec. Je vais retourner voir sa femme.

  – À quoi bon ?

  – Cela ajoutera une nouvelle pièce au puzzle. Avec une image plus claire de Kervalec, j’aurai peut-être l’explication de toute cette histoire.

  – Elle ne te dira rien. Tu l’as vue, cette femme déteste les flics.

  – Alors j’irai plus loin. J’enquêterai chez les parents de Kervalec, je remonterai à son enfance, jusqu’à sa grand-mère s’il le faut !

  – Tu n’auras pas le temps, je te rappelle que tu as une enquête au cul et qu’ils vont te boucler dans quelques jours.

  Vincent avala son verre et se leva avec difficulté.

  – Bon, j’y vais, demain j’ai du boulot.

  Michel le raccompagna jusqu’à la porte.

  – En tout cas, quoi qu’il arrive, tu sais que tu peux compter sur moi.

  Vincent se retourna, la main sur la poignée. Michel était tout ce qui lui restait, avec sa fille. Mais combien de temps cet ami le supporterait-il encore ? Combien de temps avant qu’il ne se lasse de ses apitoiements sur lui-même, de son alcoolisme qui s’aggravait de jour en jour ? Trop ému pour parler, il hocha la tête et sortit.

  L’air frais de la nuit lui tomba sur les épaules, et il éprouva un intense soulagement à l’idée qu’il n’avait que quelques mètres à faire pour rentrer chez lui. Ce soir, il n’aurait pas été en état de conduire !

  Chapitre Vingt-Sept

  La maison était silencieuse. Julia devait être couchée depuis longtemps. Il ôta ses chaussures dans l’entrée, suspendit sa veste sur un cintre dans la penderie, décrocha l’étui de ceinture dans lequel se trouvait son Glock, celui dont Alex s’était servie pour…

  Il regarda l’arme sombre dans sa main. Lui-même ne l’avait jamais utilisée pour tuer. Et, d’un coup, cet instrument de mort avait causé leur malheur, avec pour seule victime à ce jour, celle qu’il avait aimée plus que tout au monde. Sa vie avait basculé à cause de cet objet de métal froid qui plombait sa main, l’instrument de tous ses problèmes. Mais peut-être aussi celui de la solution ?

  Il suffirait de si peu pour tout résoudre. Un bref instant. Une lueur. Verrait-il la lueur ? Entendrait-il la détonation ? Alex l’avait-elle entendue ?

  – Tu veux que je le range ?

  Il sursauta. Il n’avait pas vu Julia approcher, et elle était là, maintenant devant lui, au bout du couloir, la main tendue.

  Il hésita. Lui confierait-il encore une fois son arme ?

  Mais ce soir, elle paraissait la plus adulte des deux. À travers ses
brumes d’alcool, il vit sa fille, pieds nus, dans sa chemise de nuit constellée de petites fleurs roses, ses cheveux bruns coulant sur ses épaules. Si jeune, si fragile, à peine douze ans et un regard si mature, déjà. Sur un petit geste d’invite de sa part, il lui tendit le Glock.

  Elle le prit, son bras accusant le choc sous le poids du métal glacé. Puis elle disparut en direction de sa chambre, et Vincent s’appuya contre le mur, les yeux fermés, tentant d’émerger des vapeurs d’alcool. Combien de temps cela durerait-il ? Que pouvait-il faire pour protéger Julia, alors que lui-même avait tant besoin d’être aidé ?

  Putain…, il avait vraiment besoin d’un grand verre de whisky ! Il ouvrit les yeux et s’écarta du mur. Le couloir tanguait un peu.

  Julia qui revenait, tanguait aussi, comme dans un même bateau. Quelle ironie ! Et le bateau… coulait. Et lui, le capitaine, coulait plus vite que les autres.

  Julia lui tendit une lettre.

  – Y’a du courrier ?

  Qu’est-ce qu’elle venait l’emmerder à minuit avec du courrier ? Ça pouvait attendre le lendemain matin. Il prit tout de même l’enveloppe, juste parce que Julia était sur son chemin dans la direction du bar.

  Il passa dans le salon, alluma la lumière, tandis qu’elle le suivait timidement.

  – Va te coucher, maintenant. Il est tard.

  Mais sa fille ne bougeait pas. Elle semblait attendre quelque chose. Quoi ? La lettre ? C’était peut-être un mot de l’école. Elle avait fait une bêtise… ? Ses résultats n’étaient plus très bons depuis deux ou trois ans, et la mort de sa mère n’avait rien arrangé. Elle plongeait mais il ne pouvait rien y faire… Il verrait ça plus tard.

  – On en parlera demain matin, d’accord ? Pour l’instant, je ne suis pas en forme.

  Le bar était là, à un mètre de lui, mais un restant de fierté – ou bien était-ce de la honte ? – le retenait de l’ouvrir devant sa fille.

  Julia ne bougeait pas. Elle ne le lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas ouvert cette fichue enveloppe ! Il l’examina. Elle ne portait que deux mots : « Pour Vincent ».

  Sans le fauteuil derrière lui pour amortir sa chute, il se serait écroulé sur la moquette.

  Même dans l’obscurité, il aurait reconnu cette écriture ! C’était celle d’Alexandra ! Il examina le pli qui était fermée, le rabat collé.

  – Où as-tu trouvé ça ?

  Julia hésita.

  – C’était devant elle.

  – Devant elle ? Tu veux dire quand… quand tu l’as trouvée ce jour-là ?

  L’enfant hocha la tête.

  – Mais pourquoi… pourquoi l’as-tu gardée ? Merde, ça fait un an que je la cherche et que je me tue à comprendre pourquoi elle n’avait pas laissé d’explication.

  Vincent exhala lentement les vapeurs d’alcool par les narines. Il devait se calmer, calmer la colère qui bouillait en lui et lui donnait envie de cogner sur tout ce qui se trouvait à sa portée. Mais, à sa portée, il n’y avait que Julia. Et elle en avait suffisamment encaissé depuis un an pour ne pas avoir à subir en plus les coups d’un père alcoolique. Il s’efforça de se maîtriser.

  Julia détourna le regard. Des larmes coulaient sur ses joues.

  – Ok, ne pleure pas, excuse-moi ! Je n’aurais pas dû me mettre en colère. Ce n’est rien, et tu n’as rien fait de mal. L’important, c’est que tu me l’aies finalement donnée ! Ca va ? On est copains ?

  Julia n’était pas en état de parler. Vincent lui sourit, les larmes aux yeux, lui aussi. Comment en était-il arrivé là ? Il détourna le regard, le reporta sur l’enveloppe.

  Le mot, le billet d’adieu dont il avait tant déploré l’absence ! Cette explication que les enquêteurs avaient cherchée en vain, Julia la gardait depuis ce jour tragique.

  Il hésitait à ouvrir ce message laissé à son intention et qui lui parvenait, un an après, tel un courrier d’outre-tombe. Sa main tremblait et ce n’était pas dû seulement à l’alcool. Peut-être devrait-il confier ce texte à la police qui avait enquêté sur sa mort ? Mais qu’en feraient les policiers ? L’enquête était close. Il glissa le pouce dans l’ouverture et déchira l’enveloppe. Elle ne contenait qu’une simple feuille pliée en trois, quelques lignes tracées par Alexandra dans ses derniers instants.

  « Vincent,

  Je ne peux plus vivre ainsi. Ma vie n’a plus de sens. Je sais que tu prendra soin de Julia. Je te la confies. Demandes lui de me pardonner, et pardonnes moi toi aussi. J’ai décidé dans finir aujourd’hui car je ne peux pas vivre un jour de plus dans le mensonge.

  Embrasse notre fille et prend soin d’elle. Dis lui bien que je l’aime de tout mon cœur.

  Alexandra. »

  Vincent relut le texte une seconde fois, et releva la tête. Julia n’avait pas bougé. Elle n’osait pas le regarder.

  – Pourquoi m’as-tu caché ça aussi longtemps ?

  Elle haussa les épaules.

  Il lui tendit le mot qu’elle prit timidement.

  – Tu peux le lire.

  – Elle… elle parle de moi ?

  – Lis. Elle dit qu’elle t’aime.

  La fillette déplia la feuille et la parcourut rapidement.

  – C’est plein de fautes, constata-t-elle d’une voix blanche.

  Trop émue pour s’enfoncer dans le texte, elle n’en avait fait qu’une première lecture superficielle.

  Vincent se leva. Sa fille pourrait comprendre qu’il avait besoin d’un whisky. Il s’arrêta soudain à proximité du bar, la main tendue, son geste suspendu comme par un coup de baguette magique.

  – Qu’est-ce que tu dis ?

  – Je dis que c’est plein de fautes.

  Vincent se tourna vers sa fille.

  – Tu en es sûre ?

  Elle haussa les épaules. Ses résultats scolaires étaient peut-être en chute libre, mais elle demeurait championne en orthographe, un don qu’elle avait hérité de sa mère.

  – Regarde.

  Elle posa la lettre sur la table et passa la main dessus pour l’aplatir.

  – Tu prendra, il faut un s.

  Vincent secoua la tête. L’alcool perturbait ses sens, et il avait du mal à comprendre ce que lui disait sa fille.

  – Je te la confies, il n’en faut pas.

  – Tu crois ?

  – Papa ! Enfin !

  Bon, si elle le disait, elle devait avoir raison. Mais pourquoi certains verbes prenaient-ils un s et d’autres non ? Il n’avait jamais rien compris à ces règles. Et ce foutu whisky qui l’empêchait d’avoir l’esprit clair.

  – Demandes lui, il ne faut pas de s non plus, mais il faudrait un trait d’union, pardonne, pas de s non plus. Et là, c’est énorme : j’ai décidé dans finir ! Comment elle a pu faire une faute pareille ?

  – Ce n’est pas bon ?

  – Papa ! C’est d’en ! Tu sais ça, quand même ?

  – Bien sûr. C’est juste que j’ai du mal à réfléchir à cette heure. C’est tout ?

  – Non. Prend devrait aussi prendre un s, justement… Là, je crois que c’est tout.

  Il examina à nouveau cette lettre à la lumière de la leçon que sa fille venait de lui donner. Six fautes en six lignes, plus ces histoires de traits d’union… Même si Alexandra était émue au moment de se tuer, elle n’aurait jamais commis autant d’erreurs. Une, il aurait pu comprendre. Deux auraient été improbables, trois impossibles !

  Il se redressa. Il lui semblait que l’alcool refluait de son organisme comme l’eau d’une baignoire qui se vide. Alexandra avait commis six fautes dans sa lettre d’adieu.

  Inimaginable !

  Il eut un regard pour le bar. Il n’avait plus soif. Cette découverte l’avait dégrisé.

  Julia le fixait sans comprendre, vaguement soulagée, semblait-il.

  – Pourquoi as-tu gardé cette lettre si longtemps ?

  – Je croyais qu’elle s’était tuée à cause de moi.

  Il prit sa fille par les épaules et la serra contre lui.

  – Non, elle ne s’est pas tuée à cause de toi.
Ni à cause de moi. Tu comprends ce que cela signifie ?

  Julia leva les yeux vers lui, mais son regard ne manifestait que de l’incompréhension.

  – Ta mère n’aurait jamais fait autant de fautes. C’est un message. Elle savait qu’on s’en apercevrait. On lui a dicté ce mot. Elle ne s’est pas suicidée. Elle a été assassinée !

  Pour Vincent, en toute objectivité, il s’agissait d’une bonne nouvelle, mais sa fille le prit très mal. Habituée depuis un an à l’idée que sa mère s’était suicidée, elle découvrait soudain que quelqu’un s’était introduit chez eux pour la tuer. Elle lui jeta un regard horrifié.

  – Ne t’inquiète pas, lui dit Vincent. Je pense que celui qui a fait ça est mort. Je crois qu’il s’agissait de l’homme qui a été tué à Cabourg. C’était quelqu’un qui n’avait pas une grande éducation. Il n’aurait pas su déceler ces fautes. Ta mère a pu les placer là, devant lui, sans qu’il s’en doute.

  Mais Julia ne l’écoutait plus. Elle se dégagea de son étreinte et courut en direction de sa chambre, secouée de sanglots.

  Vincent hésita à la suivre. Avait-elle besoin du réconfort qu’il pouvait lui apporter, ou bien valait-il mieux qu’elle demeure seule un moment à pleurer tout son saoul ?

  Il préféra ne pas intervenir et se promit d’aller voir comment elle allait dans quelques minutes.

  Il eut un regard pour son bar. Il aurait bien… Non ! Alexandra avait été assassinée, et dans leur maison ! Il n’était pour rien dans sa mort. Et, juste avant de mourir, elle lui avait lancé un appel au secours. Elle comptait sur lui pour la venger. Punir son assassin. Il ne pouvait plus se permettre d’obérer ses facultés et n’avait plus aucune raison pour s’apitoyer sur lui-même. Il devait garder l’esprit clair et utiliser tous ses moyens dans un seul but : retrouver et punir son assassin.

  Pour le moment, tout convergeait vers Kervalec. Mais dans ce cas, pourquoi celui-ci était-il venu le trouver à Cabourg sitôt sorti de prison ? Et qui l’avait tué ?

  Vincent ouvrit le bar. Il empoigna la bouteille de whisky. Elle était à moitié vide mais il en avait deux autres en réserve dans le placard voisin. Il les sortit également et passa dans la cuisine où il vida les trois dans l’évier.